L’alternance, du chœur à la tribune
Charpentier, Clérambault, Lalouette, Beauvarlet-Charpentier…
Nicolas Bucher, orgue et Les Meslanges
Distribution
Nicolas Bucher, grand orgue
Ensemble Les Meslanges
Sarah Lefeuvre, premier dessus
Marthe Davost, second dessus
Caroline Marçot, bas-dessus
Vincent lièvre-Picard, haute-contre, contratenor & taille
Thomas Van Essen, taille & basse
Roland ten Weges, basse
Volny Hostiou, serpent
Ondine Lacorne-Hébrard, basse de viole
Vincent Maurice, théorbe
Elisabeth Joyé, orgue positif (chœur)
Notes d’intention
Pratique courante aux XVII et XVIIIe siècles, l’alternance entre différentes formations, l’alternatim, est peu entendue de nos jours dans la diversité que ce terme recouvre. Du dialogue entre le grand orgue de tribune et quelques chanteurs doublés par le serpent ou un «chœur de voix et d’instruments» d’une église ou cathédrale, une variété de possibilités s’offre en effet aux interprètes. Consacré à la Vierge, le programme, qui s’étend du milieu du XVIIe siècle à l’aube de la Révolution, présente un renouvellement permanent du traitement musical. Dans un Magnificat extrait des Cantica sacra, Du Mont fait dialoguer avec le plain-chant deux voix accompagnées de la basse continue.
Nous avons choisi de rendre ce plain-chant sous forme polyphonique en adaptant une œuvre de Charpentier. Du même compositeur, nous ferons entendre le Magnificat pour le Port Royal. Toutefois, nous ne le donnerons pas dans la version originale avec des religieuses qui alternent entre solistes et chœur, mais avec des voix féminines unies aux voix d’hommes. Charpentier esquisse cette possibilité tout au long du manuscrit original.
Plus d’un siècle après, Beauvarlet-Charpentier met en musique les versets impairs du texte, prétexte à faire briller « le roi des instruments ». En alternance avec cette musique « tardive », nous placerons les polyphonies d’un maître de musique du début du XVIIe siècle, Jean de Bournonville, qui oeuvra dans le nord de la France puis à la Ste Chapelle de Paris. En effet, à la fin du XVIIIe siècle, le musicographe anglais Charles Burney (1726-1814), nous conte* ses rencontres avec des organistes français. Or, dans les mêmes églises où ceux-ci étaient en poste, des « anciens » étaient encore joués. Notre choix de les faire alterner va certes produire un choc esthétique mais il sera justifié par la liturgie et sans doute une pratique de l’époque. Au milieu du programme, un motet de Lalouette, ami et collègue de Marin Marais, participe à l’apogée du genre.
Thomas van Essen
* L’Etat présent de la musique en France et en Italie et L’Etat présent de la musique en Allemagne, aux Pays-Bas et dans les Provinces-unies.
Presse
« L’ensemble Les Meslanges apporte une lecture vivifiante aux textes des Motets… Les interprètes convainquent en exploitant toutes les ressources de l’espace qui s’offre à eux, investissant pendant le déroulement du programme, les lieux choisis que le sens des partitions commande… Dans cette diversité des formes solistiques, chorales et
instrumentales, le corps de l’église et la résonance naturelle de l’édifice participent pleinement à la conviction du geste musical. Les spectateurs, assimilés à l’humanité des orants, sont comme enveloppés dans ce vaisseau sonore… »
Emmanuel Andrieu pour ClassiqueNews, 2024.
Article complet ici
Diffusion
Création
Jeudi 25 juillet 2024 21h
Cathédrale de Belfort (90)
Avec Nicolas Bucher, orgue
Festival Musique & Mémoire